Communiqué de presse
Le FRAC Grand Large présente à Dunkerque du 21 avril au 30 décembre l’exposition Tubologie — Nos vies dans les tubes dont le commissariat et la scénographie ont été confiés à KVM – Ju Hyun Lee & Ludovic Burel. Fondée sur une approche critique, l’exposition Tubologie — Nos vies dans les tubes propose une lecture inédite des oeuvres de la collection du Frac Grand Large, des années 1960 à nos jours, et s’interroge sur les conditions d’un art et d’un design pertinents pour une société en mutation accélérée.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Les tubes sont partout ! En nous : nous sommes faits de tubes : tubes auditifs, tubes digestifs, tubes bronchiques, etc. Et autour de nous : dans les Hauts-de-France, difficile de ne pas penser aux cheminées d’usines qui se déploient aujourd’hui encore sur tout le littoral… Hors de nous, ce sont aussi ces tuyaux et câbles post-industriels qui nous permettent de nous brancher, de nous « coupler » les uns aux autres pour, potentiellement, augmenter notre capacité d’action à distance grâce à Internet.
Seulement voilà, à force de “travailler à plein tube”, une urgence écologique se fait jour. Dès lors, quels types d’écologies mentales, sociales et environnementales mettre en place afin de prendre soin de soi et des autres, humains comme non-humains (animaux, végétaux, minéraux, etc.) ? Comment abolir les hiérarchies locales et globales dans le régime d’interconnectivité généralisée qui est le nôtre aujourd’hui ? Un problème de gestion des tubes se pose. Historiquement nous sommes passés d’une structure industrielle d’organisation du travail, principalement verticale, à un système post-industriel, plus transversal. Les tubes ont muté en câbles, plus flexibles, puis en Wi-Fi, plus incorporel et dématérialisé. Des phénomènes de surchauffe, de pollutions mentales (burn out) aussi bien qu’environnementales (réchauffement climatique) touchent aujourd’hui ces deux modèles industriel et post-industriel de production de la valeur.
Quels nouveaux types de gestion collective des ressources humaines et non-humaines mettre en place pour ne pas laisser aux seules mains des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) l’organisation de « nos vies dans les tubes » ? Dans L’Inséparé — essai sur un monde sans Autre, Dominique Quessada met en avant le concept d’”inséparation” pour qualifier ce “réel inséparé où tous les phénomènes devenus globalisés sont liés, en interrelation et en co -dépendance”. Dans Hyperobjets — philosophie et écologie après la fin du monde, Timothy Morton nous rappelle “qu’il n’y a pas de dehors ontologique”. Qu’il est simpliste de vouloir glisser sous le tapis les questions qui dérangent : l’agriculture industrielle, la fin des énergies fossiles, les déchets nucléaires, etc. ; au même titre qu’il est irresponsable de se débarrasser de nos déchets technologiques en les expédiant dans des contrées géopolitiquement moins puissantes.
Le dispositif scénographique de l’exposition
KVM aborde dans l’exposition la question du soin à accorder au vivant, à une bio-éthique, avec deux dispositifs de tubulaires piments et tubercules mis en végétation dans le FRAC Grand Large, un bâtiment conçu par les architectes Anne Lacaton & jean-Philippe Vassal sur le modèle des serres horticoles, et qui en réactive les principes de construction en matière d’isolation, d’aération, etc. Les œuvres d’art et de design se retrouvent à proximité des deux espaces végétaux. Deux trouées majeures ont été opérées dans les salles d’exposition, pour horizontaliser toujours plus la vue : un axe Nord-Sud vers la mer et la Halle – le bâtiment jumeau – et l’autre Est-Ouest vers le port, la passerelle, la plage. La stratification a été voulue plane, offrant à la vue depuis les salles les différentes couches extérieures de ciel, de mer, de sable, de digue… Ces strates externes se prolongent à l’intérieur dans les six zones culturelles et culturales de l’exposition : Art / Design / Piments / Photos / Son / Tubercules, dans une volonté de floutage des frontières entre extérieur et intérieur, mais aussi entre profane, non-artistique, œuvres, végétal...
La Zone Art est la zone de l’archive. La zone archéologique, si l’on pense aux empreintes de dinosaures fossiles personnalisés par l’artiste américain Allan McCollum et perturbés par le message Badly Organized de Peter Friedl, mais aussi celle de l’archéologie des médias – des médias morts (dead media), comme les appelle l’écrivain de science-fiction Bruce Sterling (disques 33 tours et posters sous vitrine). D’autres œuvres présentées (de Besthy, Janssens, King, Poledna, Stadler et Tajima) sont juxtaposées au message répétitif contrariant Ici non de Rémy Zaugg.
Le design est le plus souvent considéré comme un signe extérieur de richesse (vertical). Dans la Zone Design de Tubologie, son accès est démocratisé, horizontalisé. Le public est en effet invité à reposer sur les chaises et chaises longues historiques, des icônes du design extraites de la collection du Frac Grand Large. Prenant au pied de la lettre la notion muséographique de mise à distance des œuvres, d’autres pièces de la collection sont présentées sur un échafaudage hyperbolique à hauteur du dernier étage du Frac, où il faut se rendre pour les observer.
La Zone Photo aligne au long de l’espace plate-forme un pêle-mêle d’images. La collection photographique du Frac Grand Large témoigne de la riche polysémie du mot tube : tube cathodique, tube d’usine, tube musical… côtoie dans l’exposition les tubulaires cheminées d’usine du port, et de l’autre, la structure en tubes de la passerelle qui relie sans heurt la plage au bâtiment. Étant donnée la longue durée de l’exposition la décision a été prise d’opérer deux accrochages distincts (avril-août et septembre-décembre) pour éviter la solarisation des images après une phase d’exposition prolongée à la lumière.
Face à la Zone Photo sont disposés des tatamis posés sur des “pyung sang”, salons portatifs typiques de l’habitat traditionnel coréen. Ils permettent aux visiteurs de Tubologie de s’allonger dans la Zone Son pour écouter des bandes sons tubulées. Ce dispositif d’écoute allongé, agrémenté de “bigae”, des appuis-têtes coréens, constitue un véritable trait-d’union architectural et sonore. Les éléments de mobilier coréens réinterprétés par KVM, mi-table, mi-lit, mi appuis-têtes, mi-accoudoirs, sont inqualifiables, ouverts, polyfonctionnels.
Zone Piments et Zone Tubercules
Inspirée par une photographie de Teryn Simon contenue dans la collection du Frac Grand Large - photographie qui constitue l’archive vivante, performée, de l’exposition -, la scénographie de Tubologie déploie un dispositif de tables de culture et de lampes horticoles utilisées dans la culture en intérieur, et souvent pour la culture intensive toujours illicite en France du cannabis. Un éventail de 75 variétés de tubulaires piments mis à disposition par des particuliers, des associations, des services et des grainetiers bio, va être cultivé d’avril à octobre.
Contrairement aux piments qui, à de rares exceptions près comme le piment Pili-Pili, sont des plantes annuelles se reproduisant par semis, les tubercules en culture au sein de Tubologie sont des plantes vivaces. Leur multiplication se fait par clonage. Ils sont divisés et déposés sur un lit de terre pour être mis en végétation. Ce sont en ce sens de véritables travailleurs horizontaux non-humains. Jean-Claude Bruneel, spécialiste des plantes sauvages comestibles, ardent défenseur des plantes vivaces, a été un adjuvant de premier ordre pour le choix et la mise en culture de ces tubercules. Le projet porte sur l’idée de “dénaturaliser les racines”, de les déplacer. Rien n’est en effet moins localisable, moins ancré qu’une racine. Les tubercules ont été plantés dans de gros sacs utilisés dans le bâtiment et emplis de terre, inondés de lumière naturelle.
Pour les intéressés, liste des plantes tubercules mises en culture au Frac Grand Large
Capucine Tubéreuse, Chervis, Gesse Tubéreuse, Canna (Balisier), Épiaire Tubéreuse (Crosne du Japon), Epiaire des forêts (Ortie puante), Hémérocalle (Lis d’un jour), Taro (Oreille d’éléphant), Gingemnre, Curcuma, Glycine tubéreuse (Haricot patate), Dahlia, Souchet comestible (Amande de terre), Scirpe maritime (Souchet maritime), Consoude tubéreuse (Herbe aux cochons), Morelle tubéreuse (Pomme de terre), Poire de terre (Yacon), Bunium noix de terre (Châtaigne de terre), Oca du Pérou (Surelle tubéreuse), Patate douce (Faux yam), Topinambour (Truffe du Canada).