Archives expositions collectives 2021

Le projet est issu des recherches de Marguerite Humeau sur les plantes dénommées «  mauvaises herbes  ».  Elle a rencontré des botanistes, des paysagistes, des cueilleuses et des guérisseuses, partant ainsi à la découverte des êtres méconnus, oubliés ou enfouis qui composent ce monde. Ces herbes sont devenues les personnages principaux du projet, des sculptures et des performances végétales inspirées de la théorie des signatures, immémoriale recherche sur les plantes médicinales qui voit dans leur apparence la forme des parties du corps humain qu'elles peuvent soigner.  Répondent à ces œuvres les sculptures de Jean-Marie Appriou, qui installe des allégories, des visions fantastiques et oniriques propices à la métamorphose, pour repenser nos manières d'être et se projeter dans d'autres mondes possibles.

Surface Horizon est le fruit d'une collaboration inédite entre les artistes qui s'emparent tous deux, pour la première fois, de matériaux périssables et instables (terre, cire, plantes) qui pour certains vont se désagréger au fil du temps. En mutation perpétuelle, Surface Horizon est à l'image du sentiment de fragilité et de vulnérabilité qui s'est installé dans nos vies. Dans ce parcours, les artistes nous mènent sur le chemin de retrouvailles avec des êtres aux pouvoirs extraordinaires et des pratiques et émotions disparues ou marginalisées, et vers autant de renaissances désirables et de nouvelles relations au monde.

L'installation Lévitation de Marguerite Humeau inonde l'Agora comme une vague végétale peuplée entre autres d'innombrables orchidées et de digitales. Elle évoque la décoration à profusion d'un grand hôtel et la surproduction. Les plantes choisies reflètent un mode de vie où la nature ne sert que d'artifice. Certaines font référence à l'infection. La pulmonaire soigne les affections des poumons, la marchantia guérit les maladies du foie, et le géranium Herbe à Robert agit sur les fluides et vaisseaux sanguins. Les végétaux sont installés sur une surface irrégulière et accidentée, qui rappelle que l'activité humaine perturbe souvent la respiration terrestre, qui en devient étouffante.

Les deux figures en aluminium sculptées par Jean-Marie Appriou, The Fire on the Sea, semblent extraites d'un monde aquatique. L'une d'elles, à la mine inquiète, regarde l'horizon, au-delà de ce qui se joue sous nos yeux. L'autre porte le masque des “Ama”, ces femmes de la mer japonaises qui plongent à plusieurs dizaines de mètres sous la mer pour pêcher les algues. Douées d'une aptitude fascinante, elles perpétuent une pratique ancienne de plusieurs millénaires et mènent une vie entre les mondes terrestre et aquatique.

Pour le Jardin de Réanimation, les artistes ont produit ensemble quatre stèles qui commémorent des émotions humaines, que nous ne percevons plus ou ne savons nommer. Les matériaux utilisés sont naturels  : la cire, fruit du travail collectif des abeilles, et la terre, où se côtoient le vivant et le mort. Leur potentielle désintégration nourrit l'idée d'une existence cyclique et interdépendante. L'ensemble évoque la finitude de la vie humaine et matérielle, dans la lignée des vanités, de l'art funéraire et de ses croyances qui accompagnent les morts dans l'au-delà.

Le jardin-terrasse de la Magicidada nous invite à retrouver un rapport au temps à l'échelle de la nature et du cosmos, utilisé jusqu'à la révolution industrielle au XIXe siècle. Dans l'installation de Marguerite Humeau, certaines plantes sont associées, selon  des traditions d'astromédecine, au rythme annuel du soleil, à la guérison du cœur - tournesol et tussilage - ou du cerveau - cosmos et scille maritime. D'autres fleurissent tous les sept ans, en réponse à un changement de climat particulier en Amérique du Sud et dans la zone Pacifique, tel le rhodilirium.

Au centre du jardin-terrasse se dresse un vaisseau dédié à la temporalité plus lente de la cigale Magicicada, dont la larve éclot tous les 17 ans. Le criquet ou cigale est un motif récurrent dans l'oeuvre de Jean-Marie Appriou, intéressé par son caractère effrayant dans les récits antiques et bibliques, et son allure joyeuse. Dans cette fresque, il est élevé au rang des géants sismiques. Jean-Marie Appriou s'empare de la technique ancestrale du bas-relief pour présenter une scène épique, annonciatrice d'une civilisation d'un nouveau genre.

Les cigales immatures de la Magicidada passent beaucoup de temps dans le sol avant d'émerger pour une brève vie en tant qu'adulte. Après la ponte des cigales adultes, des nymphes ou des cigales immatures émergent et s'enfouissent dans le sol. Les nymphes annuelles des cigales vivent un ou trois ans sous terre, se nourrissant des sucs des racines des plantes. Les nymphes des cigales restent sous la surface pendant 13 à 17 ans avant de sortir en grand nombre et de grimper sur les arbres et autres végétaux. Les nymphes émergentes consacrent leur vie adulte à l'accouplement. Les cigales mâles émettent un son aigu et amusant, pour attirer les partenaires féminines silencieuses. Après l'accouplement, les femelles pondent des œufs dans des rameaux ligneux avant de mourir.

L'étage supérieur de la Fondation Lafayette Anticipations regroupe des croquis, peintures et sculptures réalisées par les deux artistes pour préparer leur exposition commune.

Surface Horizon, Marguerite Humeau et Jean-Marie Appriou

Fondation Lafayette Anticipations, Paris

17.06 - 05.09.2021

 

 

 

 

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Communiqué de presse

La Fondation Lafayette Anticipation invite les artistes Jean-Marie Appriou et Marguerite Humeau à développer un projet inédit, une épopée du vivant se déployant dans tous ses espaces d'exposition. Surface Horizon évoque en plusieurs chapitres l'histoire de nos rapports au monde et aux êtres discrets qui l'habitent. Ce terme scientifique désigne en anglais une couche située juste sous la surface visible de la terre, où les êtres éteints deviennent le terreau des vies à venir, et l'exposition s'inspire de l'ensemble de ces interactions, visibles et invisibles, qui parcourent le sol. Comme le souligne la commissaire de l'exposition, Rebecca Lamarche-Vadel, elle nous pose la question  : Comment, à l'image du sol, devenir l'humus de vies à venir, le gage de la fertilité du vivant, plutôt que de sa disparition  ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…